Assemblée générale 2025

Retour sur la saison écoulée

Quelques nuages planent sur le ski de fond — Photo L. Donzé hiver 24/25

Pour le ski de fond en Suisse romande, la saison 24-25, c’est une très belle histoire qui se limite à quelques pages. Après deux hivers critiques pour la pratique du ski de fond, les skieurs et les responsables de Centres abordaient cette saison avec une certaine anxiété. Dans ce contexte, l’arrivée inattendue de la neige, à la mi-décembre, a redonné espoir à tout le peuple des fans de ski de fond. En effet, le manteau neigeux étant suffisamment épais, presque toutes les pistes ont pu être ouvertes. Cela s’est traduit par une ruée des skieuses et des skieurs sur les pistes. Force est de constater qu’ils sont nombreux à avoir appris, au fil des ans, qu’il fallait profiter au maximum du moment présent. Dans un décor hivernal de rêve, chacun avait l’impression de vivre des moments privilégiés, le temps semblait s’écouler à un autre rythme. Cette période de rêve a duré une bonne quinzaine de jours, soit jusqu’au début janvier. L’hiver est alors entré dans une phase décroissante, plus chaotique mais aussi assez proche du vécu de ces derniers hivers. Selon les données officielles, l’hiver 24-25 a été l’un des plus doux et des plus pauvres en neige des dernières décennies. Pour la majorité des Centres, toute la saison s’est donc jouée sur la neige de mi-décembre, car il n’y a plus eu de véritables chutes de neige par la suite !

Pour ce 23ème mot du Président, je me suis permis d’interroger également l’intelligence artificielle pour connaître son opinion sur l’hiver écoulé. Voici sa réponse : En résumé, l’hiver 2024/2025 dans le Jura suisse a été marqué par un enneigement globalement déficitaire, particulièrement à basse altitude, malgré quelques bonnes périodes d’enneigement, notamment autour des fêtes de fin d’année. Puis un redoux début janvier a fait fondre la neige à basse altitude. Au-dessus de 1500 m, l’enneigement est resté correct pour la saison. Les cumuls de neige ont été inférieurs à la moyenne des 30 dernières années dans de nombreuses stations. En montagne, l’ensoleillement a été excédentaire. L’hiver a été particulièrement doux, se classant comme le 9e plus chaud depuis le début des mesures en Suisse en 1865. Fin de citation et conclusion, il n’y a pas que le climat qui change. L’intelligence artificielle est aussi bonne voire meilleure que le président pour alimenter les rapports de fin de saison !

Au final, comme les skieurs, les responsables de Centres ont appris à ne pas être trop gourmand, et selon que l’on considère la qualité ou la quantité, le rapport de saison prend des allures fort différentes. Un bilan très positif si l’on se remémore les belles journées de fin 2024 et un bilan plus nuancé si on considère la suite de l’hiver. Si certains Centres totalisent une petite quinzaine de jours d’ouverture, d’autres fleurtent avec les 100 jours. Plus que jamais, on constate une grande disparité au niveau de l’enneigement et par conséquent au niveau des jours d’ouverture. Le bon temps des neiges abondantes d’antan semble bien révolu.

Coup d’œil sur la planète ski de fond…

Pour les fans de ski de fond, et surtout pour les accros d’images télévisées, la saison écoulée a été riche en grands évènements avec les épreuves Coupe du Monde de Davos, des Rousses, de St-Moritz sans parler des Championnats du Monde de Trondheim. Les performances réalisées dans le camp suisse en ont surpris plus d’un, alors qu’ons’attendait à une baisse de résultats après le retrait de Dario Cologna, ses successeurs ont montré qu’ils possédaient la motivation et les qualités pour jouer dans la cour des grands. Côté suisse romand, les membres des cadres nationaux ont poursuivi leur progression, en alternant de très bonnes phases et des passages plus difficiles. Mais, pas de problème, au final, ils conservent leur place au sein de l’élite pour la prochaine saison.

Ainsi, Pierrick Cottier, Ilan Pittier, Antonin Savary et Candide Pralong abordent la future saison dans le cadre B alors que Wilma Lauenstein,Victor Gailland et Nolan Gertsch feront partie du groupe C. Romandie Ski de Fond se fait toujours un plaisir d’apporter un petit soutien aux membres romands des cadres de Swissski.

Derrière ces têtes de série, la relève semble assurée grâce au travail de Clubs formateurs et surtout grâce à des entraîneurs toujours très motivés. Il est réjouissant de voir que malgré les conditions hivernales défavorables, un certain nombre de jeunes trouvent toujours la motivation pour s’engager pleinement sur la voie du ski de fond de compétition. En effet, la formation de jeunes talents devient plus complexe avec dessaisons raccourcies et des conditions d’entraînement incertaines.

La relève en action — Photo Heger Emilie

Le financement du ski de fond, les pistes du futur…

Le principe des cartes saisonnières, réciprocitaires entre Centres nordiques était avant-gardiste lors de sa mise en place, il y a plus de 40 ans. A l’époque, le manque de neige n’était pas au cœur des préoccupations, tous les Centres comptaient un nombre de jours d’ouverture plus ou moins comparable, le bénévolat était encore bien ancré dans les mœurs et les skieurs se répartissaient de manière relativement homogène sur l’ensemble des domaines skiables. En ce temps-là, la répartition de l’argent provenant de la vente de cartes se faisait naturellement de manière relativement équitable. Puis, avec l’évolution climatique, il a déjà fallu trouver une nouvelle piste pour sauver ce système de cartes saisonnières.

En effet, les Centres qui totalisaient de nombreux jours d’ouverture, sans grands bassins de population n’étaient plus d’accord avec le système. C’est alors que le concept de pool a vu le jour pour mieux rétribuer les Centres au long cours, c’est-à-dire ceux qui totalisaient un nombre de jours d’ouverture nettement supérieur à la moyenne. Ce compromis a connu une phase de mise en place compliquée avant son acceptation et sa pleine exploitation du côté Loipen Schweiz. Côté RSF, on a opté pour un pool, version light, dans la mesure où la disparité entre les Centres nordiques était moins marquée. Aujourd’hui, suite à une série de facteurs, tel le réchauffement climatique, les nouveaux rapports aux sports de loisirs ou encore la perte progressive du bénévolat, il ressort que le modèle proposé actuellement pour la répartition de la manne financière ne colle plus avec la réalité du terrain. En plus des problèmes liés à l’enneigement, certains Centres évoluent vers le professionnalisme avec une envie de tout mettre en œuvre pour s’adapter et pérenniser la pratique du ski de fond, alors que d’autres moins entreprenants, semblent avoir un peu perdu la flamme.

Si l’idée de cartes saisonnières réciprocitaires reste plus que jamais d’actualité, c’est la clé de répartition de l’argent encaissé qui pose problème. En effet, le système actuel a un côté particulièrement pervers, car les Centres, proches d’un grand bassin de population, donc de skieurs potentiels, peuvent espérer des rentrées financières correctes, indépendamment de tout autre facteur alors que les Centres situés plus en périphérie, donc moins fréquentés voient leurs rentrées financières stagner, voire régresser sans espoirs de réelles améliorations. Ce déséquilibre naturel, non corrigé, entre argent encaissé et frais de traçage est aujourd’hui source de tensions dans les milieux du ski de fond à l’échelon national.

Les pistes du futur… — Mathias Vauthier Hiver 24/25

Tous les Centres nordiques ont-ils conscience de la faiblesse du modèle et surtout ont-ils la volonté de l’améliorer ? En tous les cas, le système est à un tournant et devra évoluer pour survivre. La recherche de solutions est lancée. S’il n’existe pas de solution miracle, certains modèles en vigueur semblent donner de bons résultats. Parmi ceux-ci, le regroupement administratif régional, est un exemple qui a fait ses preuves dans le canton de Neuchâtel. Au nombre de ses avantages, avec tout l’argent qui va dans un pot commun, il n’y a plus de concurrence entre les Centres pour la vente des cartes, la promotion du ski de fond se fait à l’échelon régional avec une meilleure couverture médiatique. En plus de l’image positive véhiculée, ce modèle présente de nombreux autres avantages mais surtout l’argent récolté dans le pot commun peut être réparti équitablement en fonction des frais effectifs de chaque Centre.

Un autre modèle relativement proche est en place dans le canton du Jura alors que les Centres nordiques de la Vallée de Joux ont également mis en place des modalités de collaboration. A l’autre extrémité, les Centres fribourgeois, avec leur propre répartition géographique, évoluent toujours de manière totalement autonome, avec semble-t-il, une répartition financière naturelle peu satisfaisante pour certains. Le bassin de population du canton de Fribourg est considérable et les skieurs de fond nombreux. Dès lors, le passage par un regroupement administratif régional déboucherait certainement sur une répartition plus équitable de l’argent encaissé. Finalement, la formule gagnante est simple. Elle demande simplement que l’argent apporté par les skieurs pour la préparation des pistes soit réparti équitablement entre les acteurs en fonction des prestations fournies. L’exemple du Magic Pass en ski alpin peut être une source d’inspiration !

Le prix des cartes saisonnières de l’hiver 24/25

Après deux hivers très peu enneigés, RSF a pris le pari de baisser le prix de la carte saisonnière Suisse romande afin de faire un geste vis-à-vis des skieurs qui avaient très peu ou pas skié durant ces deux hivers maudits. A l’analyse, les skieurs ont apprécié ce geste et les chiffres montrent qu’ils sont restés fidèles aux cartes saisonnières, ce qui était l’objectif principal de l’opération. Les conditions sont aujourd’hui remplies pour remettre ces cartes à leur juste prix, c’est-à-dire à CHF 100, à la place des CHF 80.- demandés l’année dernière. Cette baisse de prix est une première dans l’histoire de RSF.

Elle montre d’une part qu’il faut parfois sortir des sentiers battus et trouver des solutions originales pour atteindre ses objectifs et d’autre part qu’il faut rester à l’écoute du skieur payeur.

Quelques nouveautés de l’hiver dernier

Diverses réalisations ont vu le jour au cours de la saison écoulée. Parmi celles-ci, tout d’abord, le site internet RSF a subi la cure de rajeunissement souhaitée. Il présente maintenant un nouveau look, apprécié des utilisateurs, semble-t-il. Ensuite, une dizaine de panneaux informatifs ont été apposés aux extrémités et à divers endroits stratégiques de la TJS (Traversée du Jura Suisse). Ils contribuent directement à la promotion de cette traversée mythique. Enfin, plusieurs Centres nordiques ont acquis de nouvelles vestes personnalisées pour leurs membres actifs avec le soutien financier de RSF. C’est là, un petit geste de reconnaissance envers les personnes qui s’engagent année après année pour le traçage des pistes et pour l’accueil des skieurs et skieuses.

La nouvelle génération de vestes

Retour sur un succès, la Journée de promotion Certina

Bien que le concept de cette journée de promotion du 2 janvier soit en place depuis quelques saisons, il n’avait encore jamais pu se déployer tout-à-fait normalement. C’est chose faite, en effet, les planètes se sont alignées le 2 janvier 2025 pour la réussite de l’évènement. La neige était au rendez-vous et les Centres ont tout mis en place pour présenter le ski de fond sous son meilleur jour, les médias ont bien couvert l’événement et de nombreuses personnes de tout horizon et de tout niveau en ont profité pour apprivoiser ce sport.

Dans ce contexte, le soutien de Certina est fort apprécié car il renforce l’attractivité de cette journée, notamment grâce aux montres offertes. Au final, beaucoup de skieurs et de skieuses sont ressortis enchantés par leurs premières expériences sur les skis. Cette formule véhicule une belle image du ski de fond et s’avère porteuse pour attirer de nouveaux pratiquants et booster les ventes de cartes.

Le comité RSF, vers une année de transition

Après des années de grande stabilité, le comité RSF va changer de visage. Le temps passe et les changements arrivent en douceur. Notre sympathique et brillante comptable Myriam va quitter le comité RSF aujourd’hui, Jean-Claude et moi-même vont en faire de même l’année prochaine alors que d’autres départs ne sont pas à exclure, mais il y aura également des arrivées. Pour reprendre la présidence, Jérémy Huguenin est annoncé partant. Pour assurer une transition en douceur, il est prévu de passer par une année de tuilage. Lena Pichard, bien connue dans les milieux du ski de fond, rejoindra très probablement l’équipe. Ce changement de personnes sera également l’occasion de repenser l’organisation et le fonctionnement du comité pour les prochaines années.

RSF, une organisation bientôt cinquantenaire

En effet, l’association Romandie Ski de Fond (RSF), a vu le jour en 1980, sous le nom de Communauté Romande de Ski Nordique, (CRSN). Elle fêtera donc son cinquantième au printemps 2030. Le comité s’est interrogé sur la manière de marquer ce futur anniversaire, qui pourrait être une occasion rêvée de lancer un œil dans le rétroviseur et de se remémorer l’histoire du ski de fond en Suisse romande. Plusieurs idées ont été évoquées allant de la journée festive à la sortie d’une brochure en passant par une exposition. Au stade actuel, tout est ouvert et toutes les idées sont les bienvenues. Cependant, il est important de savoir si les différentes régions et Centres nordiques possèdent des documents intéressants concernant leur passé et leur histoire. Dans ce contexte, un questionnaire sera envoyé prochainement aux Centres nordiques, afin de répertorier les documents existants et d’examiner leur pertinence et leur emploi potentiel. Ainsi, au printemps 2026, on devrait être en possession de toutes les informations nécessaires pour planifier au mieux ce cinquantième !

Remerciements

Pour conclure, un grand merci à toutes celles et tous ceux qui ont donné de leur temps, de leur énergie et parfois de leur souffle pour faire tourner la planète ski de fond. Une mention spéciale à notre partenaire Certina, qui nous renouvelle sa confiance et nous apporte son précieux soutien. Un clin d’œil en forme de remerciements également aux Assurances Helvetia, qui, après de longues années de soutien vont réorienter leur aide vers d’autres horizons. Un merci également à tous nos partenaires issus des milieux touristiques, sportifs et autres qui œuvrent à nos côtés.

Laurent Donzé / 17 mai 25 / Les Bugnenets

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