Un hiver très discret
L’hiver 22-23 restera marqué par sa discrétion et sera vite oublié par de nombreux skieurs. Certes, en décembre, il y a eu les flocons de l’espoir avec quelques kilomètres de piste tracés dans les endroits les plus favorables. Ensuite, pas de véritable hiver, une succession de petites chutes de neige, suivies de périodes anormalement chaudes. Ainsi, la plupart des Centres nordiques ont été passablement contrariés et n’ont pas pu déployer leurs activités habituelles. A relever que les Centres nordiques des Préalpes ont bénéficié d’un enneigement un peu supérieur au reste de la Suisse romande. Dans ces conditions, la vie n’a pas été facile pour les skieurs, si certains sont prêts à se déplacer pour pratiquer leur sport favori, d’autres ont passé un hiver à attendre.
Ainsi, certaines pistes ont été balisées normalement mais n’ont pas pu être tracées durant l’hiver écoulé. Pour le futur, le scénario semble clair, le réchauffement climatique en cours va conduire de plus en plus vers des hivers courts et peu enneigés. Ce qui semble aujourd’hui encore exceptionnel pourrait bien devenir le standard de demain. Cette situation interroge et les questions qui dérangent sont de plus en plus d’actualité. Sans se laisser emporter par une vague de pessimisme, il est peut-être temps de repenser le ski de fond, de commencer à redimensionner les réseaux de pistes et à modifier certaines habitudes au niveau des Centres nordiques mais aussi au niveau des skieurs. En un mot, il est peut-être temps de faire un travail d’anticipation pour s’adapter aux nouvelles conditions. Faut-il entretenir des sites qui ne sont ouverts que quelques jours par année? La motivation des personnes qui travaillent sur ces sites ne va-t-elle pas fondre comme neige au soleil ? En tous les cas, entre le rêve utopique d’hivers croulants sous la neige et le réalisme ambiant, il y a place pour la réflexion. Faut-il composer avec la nature ou alors tenter de s’y opposer ? Faut-il soutenir plutôt des sites qui bénéficient d’un bon enneigement ou plutôt ceux qui souffrent régulièrement de manque de neige? Faut-il laisser aller les choses ou faut-il prendre des décisions courageuses ? Les questions sont posées, et plus que jamais, chaque Centre est appelé à réfléchir sereinement à son avenir.
Le ski de fond suisse, place aux nouveaux !
Sans surprises avec les retraits de Dario Cologna, de Laurien Van der Graff et de Jovian Hediger, le ski de fond suisse repart sur le plan international avec d’autres acteurs et d’autres attentes. La bonne surprise est venue de Nadine Fähndrich qui s’est illustrée dans la cour des grands. Côté romand, Candide Pralong et Erwan Käser restent les skieurs phares alors qu’Antonin Savary, Pierrick Cottier et Illan Pittier continuent leur progression vers les sommets et confirment pleinement leur appartenance aux cadres de Swissski. A côté de ces coureurs relativement médiatisés, il en est d’autres qui obtiennent, dans l’ombre, des résultats tout aussi encourageants. A côté du monde très pointu de la compétition, il y a des milliers de pratiquants qui s’adonnent au ski de fond pour le plaisir. Soucieux de leur santé, amoureux de la nature, ils profitent pleinement des bienfaits du ski de fond. Ainsi, la planète ski de fond est peuplé d’une multitude d’individus fort différents les uns des autres mais qui partagent tous le plaisir de la glisse au cœur de la nature.
Les conséquences d’un hiver sans neige…
Sans se lamenter sur un hiver peu enneigé, on peut constater ses effets à plusieurs niveaux. Le bel engouement pour le ski de fond, constaté ces dernières années, a subi un coup de frein. Moins de neige, c’est moins de nouveaux skieurs. Certains fans de ski de fond sont frustrés à la sortie de cet hiver mais pas encore démotivés. Toute la vie et l’animation gravitant autour du ski de fond a tourné au ralenti avec de nombreuses compétitions annulées. D’autres ont eu lieu sur une fine couche de neige et dans des conditions difficiles. Côté courses populaires, la traditionnelle Mara n’a pas pu avoir lieu alors que le Marathon de l’Engadine s’est couru sur un ruban de neige par endroits.
Vente de carte et aspects financiers
Logiquement avec un hiver court et peu enneigé, les ventes de cartes d’accès sont en baisse et les rentrées financières plus faibles. En moyenne, les ventes de cartes ont diminué d’un tiers avec des diminutions beaucoup plus marquées pour certains Centres. Mais, il faut cependant se rappeler qu’on avait enregistré des chiffres records de ventes les années dernières. Une phrase peut résumer l’hiver écoulé : la moitié des Centres nordiques RSF ne comptabilisent pas plus de 30 jours d’ouverture ! Rien de dramatique dans le court terme, le ski de fond peut se remettre d’un hiver peu enneigé, il l’a prouvé à maintes reprises dans son histoire. Par contre, la répétition d’une série d’hivers très peu enneigés pourrait porter un coup dur au ski de fond. Il pourrait perdre une partie de son attrait et certains pratiquants pourraient alors délaisser le ski de fond pour se tourner vers d’autres activités, mais on en n’est pas encore là !
Annulation de la Journée « ski de fond gratuit » du 2 janvier
Cette formule qui veut que l’on skie gratuitement en Suisse romande le 2 janvier n’a malheureusement pas pu se dérouler car la neige manquait partout.
Suite à l’appel de RSF, 6 Centres nordiques : Montana, Les Mosses, Marchairuz, Gibloux et La Vue-des-Alpes s’étaient annoncés partant pour offrir une animation supplémentaire. Pour rappel, cette journée s’organise avec le soutien du nouveau sponsor Certina. Suite à cette annulation, les skieurs de tous les Centres ont eu l’occasion de participer à un grand tirage au sort. Les heureux gagnants ont été avertis et ont reçu leur magnifique prix Certina par la poste. De plus, la remise du grand prix romand Certina se fera dans le cadre de notre Assemblée Générale,
Une expérience originale se termine…
Comment ne pas dire un mot au sujet de Ski-24, au moment où cette folle aventure va prendre fin. Voilà un magnifique défi un peu fou qui a germé dans la tête d’une poignée d’utopistes, amoureux du ski de fond. Sur une planète où beaucoup de chose se rêve mais peu se réalise, voilà un contre-exemple marquant! Portée 10 ans une telle organisation, c’est magnifique.
Alors, pas de nostalgie mais simplement un grand bravo à ces bâtisseurs de moments inoubliables qui ont écrit de très belles lignes dans le grand livre du ski de fond romand.
Des cours de formation très suivis
Les deux cours de formation organisés à Echarlens (FR) et à Boudevilliers (NE) à la fin de l’automne dernier ont connu une belle affluence et un grand succès. Il faut dire que RSF n’avait plus organisé de tels cours depuis plusieurs années. La collaboration avec Nordic France s’est avérée très fructueuse et mérite d’être renouvelée dans le futur. Les apports théoriques, les exemples de cas concrets et les échanges d’expériences ont été très enrichissants. En cette période de réchauffement, plus que jamais, il faut comprendre que la neige est un bien précieux qu’il faut tout mettre en œuvre pour la préserver. Avec des hivers capricieux, il faut être inventif et bien formé pour préserver au maximum l’or blanc.
Certina, nouveau sponsor principal RSF
Comme présenté lors de notre dernière Assemblée Générale, à Gryon, Certina et RSF ont maintenant finalisé leur collaboration par un contrat de 5 ans, renouvelable. Entre temps, Certina a également fait son apparition pour le chronométrage des courses de ski de fond au niveau de la Coupe du Monde. Nul doute, RSF chemine en excellente compagnie avec une entreprise qui partage pleinement les valeurs et l’esprit ski de fond. Nul doute que ce soutien peut apporter plus de visibilité et de dynamisme au ski de fond en Suisse romande. Pour cela, RSF compte sur chaque Centre pour respecter les clauses du contrat et notamment la pose conjointe des oriflammes Certina et RSF au départ des pistes.
En piste avec Suissemobile, un nouveau pas à franchir !
Jusqu’à présent, seuls les parcours « best off» de chaque région figurent sur la plateforme SuisseMobile, dès la saison prochaine, tous les parcours ski de fond du pays y seront référencés. Côté RSF, Jérémy Huguenin a été mandaté pour faire le lien entre Les Centres nordiques et Suissemobile notamment pour la saisie et la transmission des réseaux de pistes. Cet important travail est en cours, tous les Centres ont été informés. A l’heure du GPS, il importe de fournir les données justes et précises pour répondre aux souhaits d’une nouvelle génération de skieurs.
Fonds de solidarité et d’encouragement…
Lors de notre dernière Assemblée Générale, à Gryon, il a été décidé de mettre en place un « Fonds de solidarité et d’encouragement » pour aider les Centres nordiques en difficultés et pour soutenir les projets innovants. Durant l’été, une commission de 5 membres s’est constituée pour étudier et mettre en place un règlement d’application pour ce fonds. Le document finalisé a été diffusé auprès de tous les Centres nordiques avec au final, très peu de demandes pour la saison 22-23. A l’analyse, pour clarifier les choses, il est apparu que les critères d’attribution de ce fonds méritent d’être encore un peu affinés. L’objectif est qu’il remplisse au mieux sa fonction tout en garantissant une égalité de traitement à tous les Centres.
Remerciements
Pour conclure, je tiens à remercier tous les acteurs et les actrices du ski de fond, qui ont œuvré dans les Centres nordiques en cette année difficile. Je souhaite que chacun et chacune garde motivation et énergie pour ajouter encore et toujours de belles pages au grand livre du ski de fond. Un merci tout particulier à notre nouveau sponsor Certina pour son engagement pour la cause du ski de fond. Merci également aux Assurances Helvetia qui renouvellent leur soutien à RSF depuis de nombreuses années. RSF remercie également toutes les associations d’ici et de France voisine ainsi que organes touristiques avec qui RSF collaborent régulièrement.
Ouverture prochaine du « Musée du Ski, Le Boéchet »
Finalement, j’ai le plaisir de vous annoncer que le futur Musée du Ski, Le Boéchet, va ouvrir ses portes à la fin septembre 2023. Son objectif est à la fois simple et ambitieux, parcourir l’histoire du ski de ses débuts à nos jours, du ski alpin au ski nordique, du ski polyvalent au ski ultra- spécialisé…
